L’art de programmer des concerts
Elisabeth Christeler, responsable de la programmation des Concerts d’été, nous fait part de son expérience.
Depuis 1991, à deux exceptions près, notre association propose chaque année une série de concerts d’été à but humanitaire, d’abord au Musée international de la Croix-Rouge, puis à l’Eglise Luthérienne en Vieille-Ville de Genève. Durant ces 25 ans, des centaines de musiciennes et musiciens se sont succédés, proposant des prestations les plus diverses.
En tant que responsable de la programmation dès la première édition, j’ai ainsi mis sur pied plus de 1200 concerts. On m’a souvent posé la question : comment la sélection se fait-elle ? Tout d’abord il faut garder à l’esprit que l’offre musicale doit être variée et alléchante. De la musique classique au jazz, en passant par le folklore, le récital de chant ou de piano, la programmation est censée proposer au public chaque jour un voyage musical différent. Si les ensembles de musique de chambre sont particulièrement appréciés, d’autres formations ont également trouvé l’adhésion de nos fidèles visiteurs qui découvrent toute une palette musicale quotidiennement renouvelée.
Quant au choix des artistes, il demande une attention toute particulière. Si dans les premières années de notre aventure j’avais parfois de la peine à remplir la grille des dates par manque de musiciens, je constate désormais avec une grande satisfaction que ceux-ci, au contraire, se pressent au portillon. Et ils viennent de tous les horizons : des jeunes en début de carrière qui trouvent là une occasion de se produire en public, des membres d’orchestres (OSR, L’OCG), des chanteuses et chanteurs d’ici ou d’ailleurs, des formations ad hoc et beaucoup de pianistes. Il me tient à cœur de souligner que toutes et tous se produisent bénévolement.
Vers la fin février, une invitation à s’inscrire à la prochaine série de concerts est envoyée à tous les artistes de mon fichier. Je reçois également bon nombre de sollicitations spontanées. Une fois les inscriptions closes, le travail de programmation commence : non seulement faut-il respecter les disponibilités des uns et des autres, mais aussi l’intérêt et la diversité des programmes proposés. Quel casse-tête ! A chaque fois cependant, le miracle se produit et le programme des 39 concerts peut partir à l’imprimerie. Lorsque notre public le tient finalement entre ses mains, il n’y a plus qu’à se laisser transporter par ces moments musicaux, tout en soutenant une action humanitaire par un don à l’issue du concert.